Février/mars 2010 – Voyage de Frédéric

Février/mars 2010 – Voyage de Frédéric

par Frédéric (du 22 février au 01 mars 2010)

Je ne suis pas allé à Zanzibar depuis… 8 longs mois. Et la dernière fois, comme j’y étais en vacances, je n’ai pas travaillé : j’ai bien sûr discuté avec quelques patrons d’hôtels rencontrés ça et là dans les bars de Stone Town (dingue de se dire à quel point je connais désormais tout le monde sur cette île…) mais en juin dernier, à part profiter des installations des hôtels où j’ai séjourné avec mes amis, tester les grains des plages de Bububu, Chapwani, Jambiani, Paje et Michamvi, goûté à la cuisine locale et perfectionné ma façon exotique de prononcer les 4 mots de swahili que j’ai assimilés, je n’ai guère progressé dans ma connaissance de l’île.

Séjourner dans les hôtels permet toutefois de mieux se familiariser avec les installations des différents établissements. En vingt minutes de visite, on peut appréhender la qualité des chambres, se faire une idée de l’ambiance et de la restauration, mais pas de savoir si l’hôtel voisin a une discothèque bruyante ou si à la nuit tombée, l’huile de cuisson enfume les chambres…

Bien entendu, pour ça, on a les questionnaires de satisfaction des clients mais comme le dit l’adage, « il vaut mieux prévenir que guérir ». C’est pour nous assurer de la qualité de vos prochaines vacances que Thibault et moi (quel du métier nous faisons) nous forçons à aller tous les ans à Zanzibar pour dénicher les nouveautés, retirer de notre offre les hôtels qui ont des défaut, négocier des offres spéciales et assurer nos partenaires de notre entier soutien. Le plus souvent, on ne dort pas deux fois dans le même hôtel pour multiplier nos expériences de séjour…

J’avoue essayer d’y aller le plus souvent entre novembre et mars… pour me couper de l’hiver parisien… autant joindre l’utile à l’agréable ! (et puis, avoir un joli hâle en février, c’est toujours vendeur !)

Dimanche 21 février 2010 :

C’est donc parti pour les traditionnelles 14 heures de vol sur Ethiopian Airlines… je connais désormais dans les moindres recoins l’aéroport d’Addis Abeba (et le petit déjeuner à 4 dollars du petit restaurant au fond à droite après l’horrible duty-free).

Les horaires (départ 22 heures, arrivée 14 heures) sont pratiques (il faut dire que je dors très facilement en avion) et depuis qu’Ethiopian Airlines s’est rapprochée de Lufthansa, j’accumule donc des miles qui me permettront de passer un week-end en Scandinavie quand les beaux jours seront revenus…

Lundi 22 février 2010 :

Arrivée à 14h10 précises (les Zanzibarites appellent la compagnie « le métronome » en raison du respect des horaires), je patiente quelques minutes au bureau de l’immigration pour retirer un visa de « tourisme » (laissez-moi rire… ai-je vraiment l’air d’un touriste avec mon ordinateur portable à la main et le cahier dont je ne me sépare jamais ?) et départ pour Chapwani, où je vais recharger les batteries : l’hiver a été long. J’ai besoin de repos et de soleil.

Mardi 23 et mercredi 24 février 2010 :

Dormi. Beaucoup dormi, j’en avais vraiment besoin. Mangé des crustacés au gingembre. Bu des litres de jus d’ananas et de lait de coco. Terminé le budget de l’agence sur la terrasse de mon bungalow. Mis de la crème toutes demi-heures. Fait quelques brasses. Passé du temps avec Maura et Ali, mes hôtes pour trois nuits. Discuté avec les clients qui m’ont reconnu. Négocié une offre spéciale pour la basse saison. Pris des photos. Nettoyé plus de 1000 messages non-urgents de ma boite e-mail.

Jeudi 25 février 2010 :

C’est parti pour quatre jours de visites intenses ! Aujourd’hui, au programme, les hôtels du nord de l’île. Comme d’habitude, les hôtels ont ouvert en masse à Nungwi, mais aussi (et c’est nouveau) à Kendwa et Matemwe.

Plus je vais à Nungwi, moins j’aime cette station. Je ne pousserai pas ici mon couplet anti-mondialisation, mais un double-tree a ouvert. « Double-tree » est une marque du groupe Hilton, et savoir que le charmant petit Nungwi Village Beach Resort est devenu un sous-Hilton me rend malade. Bonne surprise en revanche au Zanzibari, à l’écart du village : un petit bâtiment de 2 étages de 4 chambres chacun. Le mois prochain, deux suites seront construites. Je le retiens comme étant la meilleure solution pour les clients qui veulent pouvoir profiter de l’animation de cette station balnéaire tout en séjournant dans un hôtel calme. Le staff est charmant, ça sent bon au restaurant, le manager a une grande expérience de la gestion hôtelière, les prix sont corrects…
Je m’inflige ensuite la visite de la Gemma dell’ Este, une usine de 138 chambres classée 5 étoiles qui casse les prix pour récupérer des parts de marché. Escorté par l’assistante (russe, ça aurait dû me mettre la puce à l’oreille…) du manager et transporté à l’intérieur de cet immense complexe dans une voiture de golf, je mène ma visite comme un inspecteur de police en filature. Jardin tout sec, béton fissuré en milliers d’endroits, mobilier clinquant, et… mais où est passée la plage ? La jeune femme m’explique gênée que oui… un problème de marée… la plage s’est écroulée… mais ils font mille efforts pour faire rapatrier du sable… Voilà comment on se rend compte de la dégradation de la qualité d’un hôtel à Zanzibar : bâtiments vieillissants, moins de staff pour entretenir le jardin, plage qui disparaît… à fuir donc !

Passage rapide aux Langi Langi Bungalows et au Z hotel (qui n’ont pas changé en 15 mois…) et route vers Kwenda. Face à l’île de Tumbatu, peu d’hôtels troublent le paysage. Lors de ma dernière visite, j’avais visité le chantier de l’hôtel Parachichi, qui promettait 15 villas, chacune composée de trois blocs blancs et ronds, avec petite piscine privée. (un salon en duplex, une immense chambre et une salle de douche de 15m²). L’hôtel nous avait promis d’ouvrir pour Noël 2008 et a finalement accueilli ses premiers clients en juin 2009 sous le nom de Kilindi. Le résultat est à la hauteur de mes espérances : les constructions sont parfaites, les bungalows sont harmonieusement bien répartis dans un jardin tropical, la décoration épurée… c’est une véritable retraite qui conviendra sans aucun doute aux plus exigeants.

Continuation vers Matemwe : découverte du ravissant Kasha Boutique hotel : face à l’atoll de Mnemba, c’est un ensemble de 11 grandes villas à la déco épurée, disséminées dans un grand jardin. J’en ai visité des hôtels en 20 ans de carrière… mais franchement, j’ai été impressionné par le professionnalisme du manager de l’hôtel : à peine ma voiture était garée sur le parking, qu’il a ouvert ma porte en m’accueillant d’un « welcome to Kasha Boutique Hotel, Mister d’Hauthuille » alors que j’avais près de 2 heures de retard par rapport à l’heure prévue…
Tout est réfléchi dans les moindres détails dans cet hôtel et je comprends instantanément que je pourrais y envoyer mes clients les plus attentifs à la qualité de service. Dans la deuxième partie de l’après-midi, je visite quelques nouveaux établissements de Matemwe que je ne retiendrai pas dans ma programmation : dans les nouvelles constructions de Matemwe, on trouve de nombreux hôtels construits à la va-vite sur un petit bout de plage et qui accueillent une clientèle 100% sud-africaine festive… Depuis qu’une compagnie low-cost dessert Zanzibar en direct, cette « nouvelle clientèle » envahit certains coins de Zanzibar, et elle est en tous points opposée à la notre !

Vendredi 26 février 2010 :

Journée marathon où je vais traverser l’île du Nord au Sud ! Passage rapide à Kiwengwa où entre deux gros hôtels au luxe clinquant, le groupe Planhotel a réussi à caler encore un établissement supplémentaire, baptisé en toute modestie le « dream of Zanzibar » (tout un programme…).
Je m’arrête un moment saluer Milly de la Villa des Pêcheurs (là aussi, récupéré une offre promotionnelle pour le mois de juin, traditionnellement faible et une réduction « familles » significative tout au long de l’année). Encore un arrêt au Shooting Star, l’un de nos best sellers, où la clientèle française surpasse désormais la clientèle britannique. Je n’ai pas besoin de le visiter puisque je le connais par cœur, mais là aussi, j’ai réussi à négocier une offre promotionnelle pour le mois de juin…
Continuation vers Pongwe pour une bise à mes copines Heidi et Sandy (et pour une mise à jour des derniers potins sur Zanzibar…). L’après-midi, direction Kizimkazi pour me mettre au courant des dernières nouveautés des établissements du village : à Unguja Lodge, il y a désormais des possibilités de massages deux jours par semaine et un nouveau centre de plongée, désormais intégré à l’hôtel. Zanzibar Dolphin View Paradise est fermé jusqu’à nouvel ordre et la Résidence est en train de construire ce qui sera en 2011 le luxe ultime à Zanzibar. Cette petite chaine (pour l’instant, les seules « Résidences » sont à l’île Maurice et à Tunis) a fait l’acquisition d’un immense terrain, face à la mer, dans une zone encore complètement préservée. Le futur manager (français et formé à l’hôtel de Maurice) me fait visiter ce qui n’est encore qu’un chantier et une chambre-témoin, terminée dans les moindres détails, raffinée et épurée, décorée en mille tons de beige. Ma première impression est que l’ambiance est un peu « lisse » pour Zanzibar mais la réputation de la Résidence à l’île Maurice me rassure dans l’idée de la qualité qu’apportera cet hôtel. Une nouvelle offre pour clients chics…

A la nuit tombée, Ali (qui a trouvé la journée décidément longue…) me dépose à Fumba. Au sud de l’île, pas très loin de Kizimkazi (par la mer… par la route, c(est très long…), Fumba Beach Lodge se présente comme une « retraite verte ». Je l’ai déjà visité il y a trois ans, je n’y ai jamais envoyé grand-monde et c’est peut-être un tort… Les prix sont devenus raisonnables, les chambres sont belles, il y a de l’espace… Ma suite est sublime (forcément ; ils m’ont donné une chambre immense avec douche extérieure, j’adore…) mais je reste partagé sur le « petit plus » qu’il manque à cet hôtel par rapport à d’autres endroits de Zanzibar. Je pourrais proposer Fumba Beach Lodge aux clients qui cherchent l’isolement et la verdure dans un endroit calme. Mais Chapwani est sur le même créneau, et là… l’expérience est inoubliable. Les plus de Fumba sont la facilité de l’accès à la baie de Menai dans laquelle on peut faire l’expérience du blue safari ™ , le spa (il n’y en a pas beaucoup à Zanzibar…) et le club de plongée intégré… On ne le dit pas assez : le sud de Zanzibar, au large de Fumba et Kizimkazi regorge de fonds sublimes, qui valent bien ceux de Nungwi ou Matemwe…

Samedi 27 février 2010 :

Matinée à Fumba. La manager de l’hôtel, très pro, me fait visiter toutes les chambres, le spa, le restaurant où j’ai dîné hier… Je poursuis cette journée par les visites des hôtels de la côte Sud-Est. Il me faut 1h30 de voiture pour rejoindre Jambiani (Fumba est vraiment loin de tout…). A Bwejuu, je visite le Kono-Kono : c’est un nouveau « boutique-hotel » comme il commence à en exister une bonne dizaine désormais à Zanzibar. Il m’a été conseillé par le manager du Kasha Boutique Hotel. Le site est superbe, même si les belles villas sont un peu loin de la plage. Le jardin manque d’épaisseur et j’ai une impression bizarre sur le choix du mobilier et sa disposition. Le manager (qui vient de reprendre la gestion de l’hôtel) a du travail pour améliorer l’endroit… je vais attendre un peu avant de le proposer à nos clients.

A peine au sud, je tente ma chance au Sultan Palace. J’avais visité les parties communes en décembre 2006 (l’hôtel était complet…) et il a fermé début 2007. Il y a deux jours, j’ai entendu des bruits par rapport à sa réouverture. C’était vrai : Paola, qui vit à Zanzibar depuis plus de 20 ans et qui a ouvert et dirigé l’hôtel me fait visiter la propriété et m’explique les différences entre les 3 sortes de suites. Elles sont en demi-cercle et sont de grande taille… Pour le luxe douillet, on va commencer à avoir l’embarras du choix à Zanzibar !

Je continue mes visites à Casa Del Mar (la piscine qui vient d’être creusée est d’une taille un peu modeste mais sera appréciée en saison chaude…), et surtout à Coco Beach, ma guest-house préférée et la meilleure table du Sud ! Elysa, la manager belge ajoute une présence féminine à l’établissement (qui en manquait cruellement depuis quelques années). Je me régale, comme à chaque fois, de crabe et de cigales de mer. C’est toujours un réel délice… et promets à Elysa de proposer plus systématiquement Coco Beach à Jambiani : il est vrai que depuis deux ans, on a beaucoup vendu Casa Del Mar, un établissement plus cosy et chic que Coco Beach, mais l’accueil et la chaleur d’Elysa ont fait monter Coco Beach en gamme…

En fin d’après-midi, route vers Stone Town et installation à la Swahili House. Une copie un peu moderne de l’Hurumzi 236, les antiquités en moins… Rien à signaler sur cet hébergement de qualité (malgré les escaliers interminables) mais il manque un peu de patine. Ça sera en tous cas une solution lorsque l’Hurumzi 236 affiche complet (mais comme on leur envoie plein de monde, le staff de l’Hurumzi réussit presque toujours à nous dégoter une chambre…). Dîner avec mon copain Omar au Mtoni Marine, à quelques kilomètres de Stone Town, à discuter de Zanzibar et de la différence de point de vue entre la culture occidentale et les traditions swahili.

Dimanche 28 février 2010 :

Stone Town… toujours aussi belle et encore plus depuis que les travaux des jardins de Forodhani sont (enfin…) terminés. Balade dans les petits magasins d’antiquités de la rue Hurumzi (j’ai encore rapporté 6 statues de bois de guerriers tanzaniens : mon appartement commence à ressembler à une expo d’art africain…). Longues négociations au marché pour rapporter des épices aux copines (je suis arrivé avec une liste de courses…) et un verre au Mercury’s.

L’après-midi, je visite deux petits hôtels que l’on m’a conseillés lors de mes pérégrinations de la semaine. Le Kisiwa House est une excellente surprise. Juste à côté du Dhow Palace, cette belle maison swahilie est décorée de meubles épurés, à l’opposé de toutes les fioritures omanaises des autres établissements de la vieille ville. Elle est tenue par une Mauritanienne au français parfait, ce qui sera un plus sans doute apprécié par nos clients non anglophones.
Je passe aussi visiter le Seyyida, dont certains patrons d’hôtels de plage m’ont vanté la qualité. La plaquette de l’hôtel annonce fièrement un « boutique hôtel élégant » et regorge d’adjectifs (distingué, privatif, exclusif, parfait, intime, extraordinaire, romantique etc…). Pour résumer, je me contenterai de dire que c’est un hôtel pas encore fini, déjà vieillissant, mal organisé et avec des fautes de goût distillées avec habileté un peu partout… dépité, le nouveau manager (qui vient d’un hôtel de Nungwi) me promet de réparer ces « petites imperfections » dans les plus courts délais… (on ira voir à la prochaine occasion, c’est promis…)

Le soir, je retrouve mon ami Benjamin, qui vient de passer 7 ans à Zanzibar et qui rentre le mois prochain en France. On a presque vidé ce soir là les réserves du Livingstone, le bar où l’on boit ses cocktails les pieds dans le sable. Je revois ce soir là tous les patrons des hôtels que j’ai visités cette semaine : tous les expat’ de Zanzibar se retrouvent au Livingstone les soirs où ils ne travaillent pas… Débats, négociations, rires, sous-entendus para-commerciaux… discuter sous les étoiles un verre de mojito à la main permet de nombreux avantages tarifaires… Au milieu de la nuit, je rentre dormir dans la suite « Sultan Seyyed » de l’Hurumzi 236.

Lundi 1er mars 2010 :

Les brumes d’hier soir dissipées, je ne manque pas de résumer par écrit les discussions de la veille aux patrons d’hôtels qui m’ont accordé hier soir des faveurs commerciales… en leur demandant de confirmer leur accord… Dernier déjeuner ensuite avec Rashid, le patron de notre agence locale, qui m’engage une nouvelle fois à découvrir l’île de Mafia, au sud, qui s’ouvre peu à peu au tourisme… cette proposition fera l’objet de longues discussions avec Thibault à mon retour… mais il faut déjà repartir pour accomplir à l’envers le même trajet que dimanche dernier : Zanzibar / Addis Abeba / Paris… arrivée à 6h30 et débarquement au bureau 3 heures plus tard du soleil dans la peau, du sable dans les chaussures et des étoiles dans les yeux… je retrouverai ma Zanzibar adorée l’hiver prochain (au plus tard…) avec autant de plaisir…

chap1

chap2

chap4

chap7

coco4

coco5

fumba1

fumba2

fumba3

kasha-boutique-hotel2

kasha-boutique-hotel3

kilindi1

kilindi2

kisiwa

perso-fred1

stone4

sultan2

By admin / Administrator, bbp_keymaster

Follow admin
on juil 08, 2015