Février 2013 – Voyage de Frédéric

Février 2013 – Voyage de Frédéric

par Frédéric (février 2013)

Cela ne fait même pas trois mois que je suis rentré de ma dernière escapade à Zanzibar. Il faut dire que les projets ne manquent pas : il faut sans cesse se renouveler (surtout depuis que la concurrence s’est aperçue que Zanzibar était une sorte de paradis), se remettre en question, et explorer de nouveaux horizons. Je dois aussi suivre l’avancée de nos projets de développement et de soutien à l’économie locale. Bref, je dois me résoudre à faire preuve d’abnégation et, une fois de plus, à me rendre à Zanzibar…

Mon quinzième voyage à Zanzibar

Ce quinzième voyage ne se limitera pas aux contours de l’île. Je combinerai une courte étape à Zanzibar avec l’exploration de Pemba, la découverte de Kilwa et une approche de la réserve du Selous. Autant dire qu’il faut une dose de technicité pour faire tenir ce programme en une semaine. Ce genre de défi n’est pas de ceux qui peuvent me faire peur : l’agence a organisé des voyages sur mesure dans tout l’archipel pour plus de 5 000 clients.

A peine posé sur la piste de Zanzibar, je file reprendre des forces (l’hiver parisien est éprouvant) dans ma retraite, mon paradis, le best-seller de l’agence : Chapwani Private Island, où Ali et toute son équipe savent qu’ils n’ont que deux jours pour transformer le Parisien stressé au teint cadavérique que je suis en voyageur zen. La mission est accomplie avec brio grâce au silence qui règne sur l’îlot, à la qualité de la restauration, à la teneur en vitamines des cocktails de fruits et à l’amitié de cette équipe que je connais depuis 9 ans.

Chapwani, ma retraite préférée

Il y a tout de même quelques changements sur l’île : Ali, lassé de prêter son ordinateur (le seul de l’île-hôtel relié à internet) a fait installer le wifi. Désormais, Ali n’a plus besoin d’attendre que les clients aient fini de l’utiliser pour travailler (du coup, il répond plus rapidement à mes demandes de réservations). La portée du wifi est limitée au bar-réception mais les résidents de l’île peuvent désormais rester connectés au monde.

Je découvre avec satisfaction la villa de deux chambres qui vient d’être construite.

Elle respecte l’esprit de Chapwani (l’isolement, le silence, la proximité de la plage, l’omniprésence des oiseaux, la simplicité de la décoration) tout en apportant plus de confort et de services que les chambres des bungalows : grande terrasse, piscine privée d’eau de mer, grand dressing, possibilité de choisir l’endroit où sont servis les repas (en chambre, sur la terrasse ou sur la plage). La villa, aux couleurs sable, ocre et café est déjà réservée par quelques couples en voyage de noce mais aussi par des grandes familles. Il faut dire qu’on peut facilement y dormir à 6.

Comme pour chaque projet, le personnel de l’île-hôtel s’est investi : certains ont participé à la construction de la villa et sont désormais associés à 40% au revenu que la villa va dégager. Une façon d’impliquer le personnel et de le fidéliser qu’Ali avait déjà lancée il y a treize ans en encourageant le lancement d’une coopérative agricole gérée par le personnel. C’est cette coopérative qui fournit à l’île-hôtel épices, légumes, œufs et poulets.

C’est donc en pleine forme que je repars de Chapwani après deux jours. Il va falloir que j’endosse mon costume de businessman. Pour cela, j’ai quelques rituels : activer mon téléphone tanzanien (bien pratique pour rester en contact avec mes prestataires…), organiser mon attirail (appareil photo, bloc-notes, stylo, stock de cartes de visites). Je ne pars que deux jours à Pemba et je n’ai pas besoin d’emporter grand-chose.

En route pour Pemba

Me voici dans un petit avion de 19 places de la compagnie Zanair.
« Mabibi na mabwana, karibuni katika ndege hii ya Zanair iendayo Pemba. Muda wa safari hadi Pemba ni dakika 30. Tafadhali fungeni mikanda ya viti vyenu » annonce le pilote. (En gros, ça veut dire « Bienvenue à bord de ce vol Zanair à destination de Pemba, que nous atteindrons en 30 minutes. Veuillez attacher votre ceinture.»)
Comme je suis le seul passager blanc du vol, le pilote me regarde et s’enquiert :
« Do you speak swahili, sir ?
Kidogo (un peu…) »
Et là, moment de gloire, consignes de sécurité en anglais, rien que pour moi !

Je n’étais allé à Pemba qu’une fois et c’était en 2008… autant dire que j’ai besoin de mettre à jour mes connaissances. Je n’ai que deux jours pour traverser l’île et tester les hôtels. Pemba connaît un développement touristique mesuré mais en cinq ans, plus de 15 établissements ont ouvert. Les routes sont toujours aussi mauvaises et de l’avis de tous, il faut absolument renouveler le parc automobile : les véhicules sont peu nombreux et tous sont en mauvais état. J’ai eu l’occasion de le vérifier…

Manta Resort, mon coup de coeur de la semaine

A Pemba, nous vendons surtout Fundu Lagoon, un petit bijou de nature dans un cadre ravissant. Mon coup de cœur reviendra cependant au Manta Resort, à la pointe nord de l’île. Il correspond en tous points à ce que recherchent nombre de nos clients. Je sais désormais quoi proposer quand on m’impose le cahier des charges suivant : « une petite structure de bungalows (dans ce cas, vous demandez en gros que votre chambre n’ait pas de cloison avec une autre) avec vue sur la mer, une belle plage de sable blanc, rien à l’horizon et de la tranquillité absolue ». Manta Resort répond parfaitement à ces critères. De plus, la formule « all inclusive » comprend, outre les trois repas, l’open-bar, un soin au spa par jour et par personne et la mise à disposition de kayaks. Une bonne formule pour maîtriser son budget. Matt, le propriétaire du lieu m’explique ses secrets pour que les clients se sentent ici comme chez eux. (Je ne vous les livrerai pas tous…) L’un des points forts du Manta Resort est qu’il n’y a pas de musique ! Rien que le bruit des vagues…

Comme bien souvent lorsque je suis invité par un hôtelier, Matt m’a attribué la meilleure chambre : une « deluxe seafront » perchée sur pilotis et face à la mer turquoise. J’y ai passé une après-midi, une soirée et une nuit parfaites. Que reprocher au Manta Resort ? Pas grand-chose… Matt me demande pourtant de ne pas « survendre » son établissement car comme il est labellisé 5 étoiles, certains clients s’attendent à un luxe tapageur et au service 24/24. C’est pourquoi il tient à ce que les tour-opérateurs européens s’y attardent au moins 24 heures, ce qui nous permet de « sentir le lieu » et d’apporter le meilleur conseil.

Dans le cadre de « longs séjours » (au minimum 7 nuits), outre les traditionnelles nuits gratuites, Manta Resort offre les vols Zanzibar/Pemba et les transferts entre l’aéroport et l’hôtel. Que demander de plus ?

Et aussi à Pemba…

A Pemba, je retiendrai aussi l’Emerald Bay, un petit hôtel nature de 6 chambres face à la mer. Pas de plage à cet endroit mais la formule comprend en plus des 3 repas (il n’y a pas d’autre établissement à proximité) une excursion en bateau pour rejoindre une île où pratiquer le snorkeling ou un transfert vers un banc de sable pour y savourer un pique-nique. Le tout à un prix très abordable…

Retour à Zanzibar. Après les consignes de sécurité en swahili, le pilote me demande « do you remember the safety procedures or should I repeat in English? » (oui, je suis une fois de plus le seul étranger à bord…) C’est parti pour 30 minutes de vol.

Business is business

S’ensuivent deux jours de réunions à Zanzibar pour négocier avec des hôteliers les offres spéciales que je veux vous proposer pour la saison prochaine. Depuis dix ans que je travaille avec eux, ils savent que les engagements de l‘agence sont toujours tenus. J’ai donc obtenu de la part d’une dizaine d’entre eux une baisse des prix proportionnelle au nombre de nuitées que nous réserverons chez eux la saison prochaine. J‘ai bien sûr pris ces engagements avec la crème de la crème des hôtels de chaque catégorie. L’agence s’enorgueillit d’avoir un taux de satisfaction très élevé, parce que nous connaissons parfaitement l’archipel et les possibilités qu’il offre. Les hôteliers savent que les clients que nous leur envoyons sont bien conseillés et satisfaits des prestations que nous vendons…

Entre deux réunions, j’ai aussi travaillé avec la ferme des algues de Paje au développement des visites et à la mise en place de la culture d’algues sur la petite île d’Uzi, que nous subventionnons.

Retour à Stone Town

J’ai aussi décidé de référencer de nouveaux hôtels à Stone Town : à l’Emerson Spice, après cinq ans, les travaux sont enfin terminés et la demeure propose 11 chambres immenses au charme fou.

J’aime moins le Swahili House mais ma collègue Laure l’adore. C’est vrai que le rapport qualité-prix est imbattable mais je trouve qu’il y manque un peu de patine et de personnalité. Il représente tout de même une parfaite alternative lorsque la Maison des Epices (4 chambres seulement) affiche complet et que les clients n’ont pas un budget suffisant pour s’offrir le Kisiwa House, qui reste mon vrai coup de cœur en ville (il fait même l’unanimité absolue entre tous les collègues de l’agence).

De grands travaux sont annoncés à Stone Town dans la zone située entre le Serena, Africa House, Kisiwa et le Tembo House. En fonction des nuisances attendues, il faudra peut-être envisager de proposer l’an prochain des hôtels un peu plus éloignés. J’ai donc visité plusieurs établissements situés à quelques kilomètres de la vieille ville, sur la côte ouest. Il y a peu de plages dans cette zone, et la proximité de l’aéroport ne garantit pas la tranquillité (il y a des vols dès 6h du matin) : je n’ai eu aucun coup de cœur ! J’espère que les travaux de construction de nouveaux hôtels dans la vieille ville n’entraîneront pas trop de nuisances, mais rassurez-vous, mes collègues et moi-même, professionnels jusqu’au bout, irons vérifier !

Kilwa, sur les traces des sultans

La quatrième étape de mon voyage est la découverte de Kilwa, au sud de Dar es Salaam. L’ancien comptoir regorge de vestiges du XIVème siècle parfaitement conservés. C’est encore un village tranquille, à l’abri de toute agitation. J’y ai découvert quelques hébergements pour tous les budgets. Allez-y avant qu’il ne soit trop tard ! On y a récemment découvert du gaz naturel et j’ai bien peur que Kilwa s’enfonce rapidement dans la spirale infernale : gaz -> développement économique -> expat -> tourisme sans limite.

Je suis allé à Kilwa en avion (oh, c’est tout simple… il suffit de prendre un vol Zanzibar-Dar es Salaam puis une correspondance immédiate Dar-Mafia-Songo Songo-Kilwa…). Pour réduire les coûts d’acheminement, il est tout de même possible d’emprunter la route rapide entre Dar et Kilwa (4 heures seulement).

Safari express dans le Selous

On peut aussi combiner la visite de Kilwa avec un safari dans le parc du Selous. J’ai visité une dizaine de camps et de lodges dans la partie sud du parc, près de la porte de Mterere. Bien entendu, le Selous n’offre pas la même densité animalière que le Ngorongoro ou le lac Manyara au nord mais quel silence, quelle impression de solitude ! Lorsque je suis entré dans le parc, vers 15h (dans le Selous, les droits d’entrée sont facturés par tranche de 24 heures, ce qui m’a permis d’y retourner le lendemain matin sans payer à nouveau), seuls sept véhicules m’avaient précédé ! En quelques heures, j’ai pu observer une quinzaine d’espèces animales (mais pas de fauves…) et fait un inoubliable safari en bateau au moment où le soleil se couchait.

Une semaine productive

Bilan de ces neuf jours en Tanzanie : pas de grande révolution dans notre offre à Zanzibar (juste des ajustements à Stone Town et des négociations qui nous permettront de vous proposer des offres tarifaires très attractives dans certains hôtels de charme sur les côtes) mais je suis certain que nous vous suggèrerons davantage d’aller au-delà de Zanzibar :

Pemba vous permet de découvrir ce qui faisait le charme de Zanzibar il y a quinze ans : des petits établissements où le service n’est certes pas parfait mais où l’attention portée au client est parfaitement aboutie, des endroits où il est possible de se relaxer complètement, des villages authentiques qui ne connaissent pas le consumérisme, des paysages de rizières vierges. De quoi vous faire oublier des petits détails finalement sans importance, comme une heure de route en véhicule au moteur défaillant…

Quant au Selous et à Kilwa, nous sommes tellement peu à nous y intéresser vraiment (par rapport aux parcs du nord de la Tanzanie ou Zanzibar) que j’ai pu négocier de très bons tarifs pour lancer ces nouvelles étapes sur le marché. Profitez-en donc rapidement !

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PEMBA 652

Stone Town view (666)

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on juil 08, 2015